«Comprendre comment s’est tissée notre dépendance au système pénal est
un travail long et minutieux. Il faut détricoter de ce côté-là pour
pouvoir, de l’autre, tisser ensemble féminisme et abolitionnisme pénal.
Parce que féministe tant qu’il le faudra et abolitionniste tant qu’il y
aura des prisons.»
Les luttes féministes et les luttes pour l’abolition du système pénal et
de la prison sont souvent présentées comme antagonistes. Le présent
ouvrage vise à délier ce nœud en explorant les formes de protection que
les femmes peuvent (ou non) attendre du système pénal et en mettant en
lumière les manières dont celui-ci affecte leur existence, qu’elles
soient incarcérées ou qu’elles aient des proches en prison.
Le système pénal protège-t-il les femmes? Que fait-il aux femmes qui y
sont confrontées? Faut-il inscrire les luttes féministes sur le terrain
du droit? En répondant à ces questions, Gwenola Ricordeau dénonce la
faiblesse de la proposition politique des courants féministes qui
promeuvent des réponses pénales aux violences contre les femmes.
Critique du «féminisme carcéral», elle plaide pour des formes
d’autonomisation du système pénal.