Le 20/11/2020
COMMUNIQUE DE PRESSE
COLLECTIF LES “NOMS ESSENTIELS”
Le Collectif des Noms essentiels est indigné par la position tenue ce jour par le Préfet de Martinique
au terme de son point presse sur la situation du confinement en Martinique.
Pour tenter de justifier un maintien du territoire en confinement, le Préfet a exposé des données
chiffrées incomplètes et obsolètes.
Incomplètes car elles se bornent à présenter le nombre de cas positifs à la COVID 19 sans présenter
les autres indicateurs de la vivacité de l’épidémie que sont, par exemple, le taux de reproduction du
virus qui, depuis le 3 novembre dernier est en dessous du seuil d’alerte et ne cesse de diminuer
depuis, ou le taux d’occupation des lits en réanimation qui, lui aussi en baisse, est désormais sous le
seuil d’alerte de 60% des lits occupés.
Obsolètes car les données chiffrées présentées par le Préfet sont celles de la dernière semaine et non
celles de la semaine en cours. En effet, alors que le Préfet annonce que le nombre de cas positifs
serait de 357 cas hebdomadaires (soit, au-dessus du seuil d’alerte de 50 cas positifs pour 100 000
habitants, et donc 180 cas positifs pour une population telle que celle de la Martinique), il apparaît,
en réalité, que nous ne dénombrons, au 16 novembre 2020, en l’état des dernières données
disponibles sur Santé publique France uniquement 71,1 cas positifs pour 100 000 habitants [1], soit,
seulement 255,9 cas positifs pour une population équivalente à celle de la Martinique et non pas
357 tel que l’indique le Préfet.
L’écart existant entre le discours préfectoral et la réalité sanitaire de l’île est inacceptable quand on
connaît les conséquences désastreuses créées, chaque jour, par la mesure de confinement pour les
petits artisans et commerçants.
Une telle position est d’autant plus incompréhensible que l’ensemble des données est librement
accessible sur le site de Santé Publique France.
A la lumière des éléments suivants, il est choquant de constater que le Préfet de la Martinique tient
la population en otage avec une mesure disproportionnée au regard des circonstances
épidémiologiques locales.
Avec le soutien de ses avocats Maître BOUBEE et Maître TIBURCE du cabinet NERIO, le Collectif
envisage d’introduire, en complément de l’instance actuellement engagée par devant le Conseil
d’Etat contre le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, un référé devant le Tribunal administratif
de Martinique tendant à enjoindre au Préfet de prendre les mesures adaptées à la réalité sanitaire
du territoire en mettant fin au confinement.
Ce combat va bien au-delà de la liberté d’entreprendre des seuls commerçants mais permettra à
l’ensemble de la population Martiniquaise de retrouver sa liberté fondamentale d’aller et venir.
Le Collectif des NOMS ESSENTIELS 972