comment réagir quand on entend des violences conjugales dans son voisinage ?

– Bon on peut déjà prendre conseil auprès de toutes les assos et structures  spécialisées (plannings familiaux, assos locales contre les violences conjugales, n° de tel 3919)

– Quand il y a des bruits de violence, On peut aller toquer à la porte pour demander un truc qui a rien à voir («j’ai perdu mon chat, t’as pas du sucre ? ») et ça casse le huis clos violent et montre qu’autour, on entend ce qui se passe. Ou juste dire « excusez moi… tout va bien ? »

– On peut parler (sur le coup ou plus tard, à froid) direct avec le voisin violent en mode bienveillant : « comment tu vas ? Aller ça sert à rien de s’énerver » … ça peut le faire sentir con et au moins le calmer, sans risquer les représailles qu’on craint parfois quand on est voisin-e. (Bon, tout ça dépend de vos rapports à vos voisin-e-s bien sûr)

– Essayer de capter la personne qui subit les violences, lui exprimer (par un regard, une parole même à demi-mots…) qu’on trouve que ce qui lui arrive n’est pas normal. Et (si on le sent) qu’on sera là si besoin. On peut lui proposer : «est-ce que vous avez besoin de quelque chose ? tu peux te réfugier chez moi en cas de danger ; veux-tu que j’appelle
quelqu’un en particulier ou les flics, si j’entends encore crier ? je peux te filer des contacts d’assos, voire t’accompagner… » (bien sûr, avant de proposer des trucs, se demander si on peut les assumer avec tout ce qui va avec…) On peut la capter en allant sonner chez elle sur le coup. Soit plus tard quand le conjoint violent est sorti.

– Stratégie expérimentée avec succès : Profiter qu’on a calmé le mec violent, discuter avec lui peinard, et en
profiter pour capter la voisine en sous-marin, et l’aider si elle veut.

– La personne qui subit des violences peut très bien nous remballer, pour X raisons.

– Euh… bien sûr, c’est pas parce que notre voisine subit des violences qu’on va forcément s’entendre avec elle et devenir potes.

– Pas hésiter à parler avec les autres voisin-e-s

– Mettre des affiches dans l’immeuble avec les contacts à appeler en cas de violences conjugales et familiales.
Si elles sont arrachées, pourquoi pas les remettre à chaque fois ?

– Si on fait intervenir la police, il faut comprendre que pour X raisons, la personne qui subit les violences va peut-être dire que tout va bien, ou refuser de porter plainte. On pourrait aussi espérer qu’elle parte mais… d’une part la police ne sauve pas toujours les femmes victimes de violences (ah bon?!), mais surtout ça dépend d’où en est la personne dans
son cheminement face à ce qu’elle subit… D’où l’importance d’exprimer de la vigilance, de l’inquiétude, un désaccord sur ce qu’elle subit, voire du soutien… tout en laissant la personne cheminer comme elle peut.

– Une personne qui subit des violences peut être très dépendante de celui qui la violente, pour X raisons (économiques, isolements, présence d’enfants, etc, etc.). Elle peut aussi être amoureuse, et celui qui la violente peut aussi être amoureux. (C’est une évidence insupportable probablement pour qui n’a pas traversé ça)  Qu’importe que vous le compreniez ou pas, ce qui compte est de comprendre que le cheminement pour mettre fin aux violences viendra principalement de celle qui les subit… et ça l’aidera de savoir qu’il y a des gens qui désapprouvent ce qu’elle
subit, et qui peuvent être là en cas de besoin.

– Il y a à ce sujet quelques bons conseils dans cette vidéo qu’on m’a conseillée :
https://www.youtube.com/watch?v=MV-Bn_cqMxI&fbclid=IwAR3IjPYUcpxz1z6FzraaIzfOUTEsv4CWnQFq7UgcztbeHTRaYO3_vjqyf9Q

–> « ne juge pas l’agresseur mais condamne ce qu’il fait » (si la personne est amoureuse par exemple, ça ne l’aidera pas forcément qu’on lui dise « quel connard, quel taré, ton mec » ou «  il faut que tu partes »)
–>  « la personne qui subit des violences va faire des allers-retours » : elle pourra un jour être révoltée contre ce qu’elle subit, le lendemain l’excuser, peut-être même vous en vouloir d’être intervenu-e, partir, revenir… ne la jugez pas.

Force & Courage!