Malte autorise le changement d’état civil sur simple déclaration

Malte autorise le changement d’état civil sur simple déclaration : la France est en retard

Par     Pdte de Trans-Europe

 LE PLUS. Après le Danemark, c’est au tour de Malte d’autoriser ses citoyens à changer d’état civil sur simple déclaration. Sans qu’ils aient besoin, comme c’est encore le cas en France, de passer par une intervention médicale ou juridique. Une avancée que salue notre contributrice Brigitte Goldberg, présidente du collectif Trans-Europe.

Malte a adopté le mercredi 1er avril une loi qui est sans doute une des plus en avance sur son temps concernant les personnes transsexuelles.

 

Une protection pour les enfants

 

Dès son arrivée au pouvoir en 2013, tout comme l’on fait les socialistes français, le gouvernement travailliste de cette petite île a fait voter une loi légalisant le Mariage pour Tous.  Mais, contrairement à ces derniers, ils ne se sont pas arrêté là.

 

Suite à l’interdiction faite par la justice maltaise à Joanne Cassar, une transsexuelle, d’épouser son compagnon, le nouveau gouvernement ne s’est pas contenté de lui présenter des excuses. Il a promulgué un texte de loi garantissant le droit des personnes transsexuelles en leur permettant de changer d’identité grâce à une simple déclaration devant notaire sans avoir à subir d’opération de stérilisation, ce qui est encore le cas dans onze États de l’Union Européenne dont la France.

 

Ce texte prévoit également une protection spécifique des personnes transgenres contre les actes de transphobie.

 

Elle leur permets de changer d’état civil tout en restant mariées et impose le consentement éclairé de la personne en ce qui concerne les actes médicaux ayant trait au changement de sexe.

 

Elle protège aussi les enfants intersexués en permettant aux parents de ne pas préciser le sexe de leur enfant à la naissance, évitant ainsi de leur imposer un impossible choix que leur progéniture subira le reste de leur vie.

 

L’obligation de se faire opérer

 

Faut-il rappeler que dans l’hexagone, le changement d’état civil est quasiment impossible sans subir une opération de réassignation pour laquelle les personnes n’ont même pas le libre choix de leur médecin ?

 

Faut-il rappeler que, faute d’une loi promise et abandonnée par manque de courage politique, ce même changement d’état civil est laissé à l’arbitraire des magistrats à l’issue d’une longue et coûteuse procédure que rien ne justifie ?

 

Enfin, faut-il rappeler les injures, actes de violence, et peut-être pire encore, les discrimination sociales et professionnelles dont sont victimes les personnes transsexuelles et transgenres parce qu’aucune loi ne les protège et que l’exécutif se refuse à toute campagne pour lutter contre ces dernières. Aurions-nous la peste que nous ne serions pas mieux traitées…

 

La France justement parlons en.

 

Après une campagne électorale où la ministre de l’Education nationale s’était engagée publiquement et de manière tout à fait explicite à faciliter les conditions de changement d’état civil des personnes transsexuelles, la majorité, actuelle, si elle l’est encore ce dont on peut parfois douter, a purement et simplement décidé d’oublier ses engagements et de jeter le problème aux oubliettes.

 

La France doit prendre exemple

 

 

Laisser ainsi pour compte une partie de la population sur le bord du chemin au nom de je ne sait quelle morale nauséabonde est loin d’être à l’honneur de nos élus. On pourra toujours faire remarquer que cet oubli n’est que la conséquence de la peur engendrée par les réactions de la Manif  pour Tous.

 

Il n’est donc pas inutile de rappeler à nos politiques, si prompt à oublier leurs promesses que la religion officielle de Malte est la religion catholique que cette île n’était pas jusqu’à présent réputée pour être à la pointe des droits LGBT.

 

Cela ne montre qu’une seule chose : seule une volonté politique est capable de faire progresser le droit des personnes ce qui, dans une Europe où la montée de l’extrême-droite devient une réalité, constitue une véritable rempart contre les idées réactionnaires véhiculées autant par cette dernière que par une droite qui a une fâcheuse tendance à lui emboîter le pas.

 

Le pays des droits de l’homme reçoit une sacrée leçon de tolérance par une petite démocratie. Une occasion donnée à nos politiques de réfléchir aux conséquences de leurs décisions. En refusant de pratiquer une vraie politique de gauche, il n’ont plus qu’à regarder monter la vague bleu marine qui pourrait bien un jour les submerger.

 

 

 

précisions de tardigrada:

à Malte, l’avortement est tout a fait illégal.  cette « petite democratie » n’est pas vraiment à envier…