Nassira Hedjerassi a écrit la préface du nouvel essai de bell hooks
« De la marge au centre. Théorie féministe » (Cambourakis, coll. Sorcières) :
Dans ce deuxième essai paru en 1984, bell hooks poursuit la réflexion entamée
dans Ne suis-je pas une femme ? Elle s’intéresse cette fois-ci aux succès
et aux manquements des mouvements féministes des années 1900 à 1980,
qui selon elle ont échoué à créer un féminisme de masse qui s’adresse à toutes les femmes.
bell hooks nous offre un livre coup de poing dans lequel elle pousse les réflexions
dans leurs retranchements, tout en préservant un style d’écriture accessible.
Elle bouleverse les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire
en mettant sur le devant de la scène les femmes noires et/ou les femmes des milieux populaires,
en insistant sur le besoin profond d’une approche révolutionnaire du féminisme.
bell hooks, auteure, féministe et militante africaine-américaine, est née en 1952
dans le Kentucky. Enfant, elle subit les lois de ségrégation raciale, notamment en allant
dans une école publique réservée aux Noir·e·s.
Née Gloria Jean Watkins, elle choisit comme pseudonyme le nom de sa grand-mère maternelle,
connue pour son franc-parler, en l’écrivant avec des minuscules pour mettre l’accent
sur son travail plutôt que sur sa personne. Après des études de littérature anglaise
et une thèse sur Toni Morrison, elle enseigne l’anglais, l’histoire africaine
et afro-américaine, les études féministes dans différentes universités.
À travers ses actions et son oeuvre, elle explore les liens entre les oppressions de sexe,
de race et de classe. Elle est titulaire de nombreux prix et distinctions, et figure
dans la liste des intellectuel·le·s les plus influent·e·s des États-Unis établie
par Publisher’s Weekly et The Atlantic Monthly. Elle a publié plus de 30 livres
et de nombreux articles dans des revues, sur des sujets comme le patriarcat, la pédagogie,
la sororité, l’impérialisme blanc, les médias de masse, le post-colonialisme…
Nassira Hedjerassi est sociologue. Elle enseigne à l’université de Reims.
Elle a entre autres travaillé sur le parcours des professions intellectuelles supérieures,
notamment la formation des femmes philosophes (Hannah Arendt, Simone Weil, Simone de Beauvoir),
et les intellectuelles féministes africaines-américaines (Angela Davis, Audre Lorde, bell hooks),
sur la féminisation des métiers de la médiation culturelle (bibliothécaires, professeur·e·s documentalistes…), sur la professionnalisation de la recherche en éducation en France,
processus de constitution de champs disciplinaires.
Elle a actuellement plusieurs projets de recherches en cours, notamment
sur les discriminations envers la population trans.