PROSTITUTION – NON A LA PENALISATION : On veut des putains de droits !

communiqué de presse:

Prostitution – Non à la pénalisation : On veut des putains de droits !

Les 27 et 29 novembre 2013, la proposition de loi sur la prostitution sera discutée à l’assemblée, elle vise à faire disparaître la prostitution notamment en interdisant l’achat de services sexuels.
Nous, prostituéEs et travailleurSEs du sexe, associations de santé communautaires, de santé, de lutte contre le VIH/sida et contre les violences, associations féministes et individuEs nous opposons à ce projet de loi qui aura des conséquences désastreuses et exigeons l’abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public.
Pénalisation = prostitution clandestine
Sous prétexte de protéger les travailleurSEs du sexe, ce texte ne fera que rendre leurs conditions d’activité plus difficiles et plus précaires. En effet, les prostituéEs devront se cacher pour rentrer en contact avec leurs clients, disparaître de l’espace public pour aller sur Internet, dans des zones isolées, dans des maisons closes clandestines…
Plus de violences

Alors que les violences sont déjà très peu reconnues et que la police et la justice considèrent trop souvent qu’il s’agit des « risques du métier » : insultes, harcèlement, vols, agressions, agressions avec arme, exploitation, abus, viols, prostitution forcée, esclavage, tentatives de meurtre, meurtres, cette loi va aggraver la situation. Les travailleurSEs du sexe seront plus exposéEs et auront toutes les difficultés à dénoncer ces violences.
Plus de contaminations au VIH/sida et aux IST
Le constat a été unanime suite à l’application du délit de racolage, la criminalisation fait passer la santé au second plan, éloigne les travailleurSEs du sexe des associations de santé et réduit leur marge de manœuvre : il s’agit de choisir un client rapidement, ce qui rend plus difficile l’évaluation des risques de violences, la négociation des pratiques et des
prix et l’imposition du préservatif.
Moins de droits et de libertés fondamentales
C’est la première fois, depuis la dépénalisation de l’homosexualité, que l’Etat propose de s’immiscer dans la vie intime de ses citoyenNEs en criminalisant des relations sexuelles entre adultes consentantEs. Pour mieux se protéger face aux violences et aux abus les travailleurSEs du sexe demandent des droits, au lieu de ça, on veut interdire à des femmes et des minoriséEs sexuelLEs de disposer de leur corps comme elles l’ont choisi.
Nous revendiquons :
– L’abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public
– Le retrait de la proposition de loi « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel »
– Le retrait de la pénalisation du proxénétisme hôtelier et d’aide et de soutien qui entrave la solidarité entre et avec les travailleurSEs du sexe
– Une réelle politique de lutte contre les violences et les abus
– Des droits pour les personnes trans
– La régularisation avec le droit au travail pour les travailleurSEs du sexe migrantes, sans que le titre de séjour soit conditionné à l’arrêt de la prostitution
– L’accès aux droits sociaux et fondamentaux : protection sociale, logement, justice
– Que les travailleurSEs du sexe soient consultéEs et associéEs aux politiques publiques qui les concernent

 

CABIRIA
http://cabiria.asso.fr
Action de santé communautaire avec les personnes prostituées à Lyon.

 

ARAP-RUBIS 
action de santé communautaire avec les personnes prostituées sur Nîmes.