UN COMMUNIQUÉ PARMIS D’AUTRES DE LA MANIF’ACTION « LA GRAVIERE EST UNE ORDURE » – ARIEGE

 

PAS DE SOLUTION SOUS LE CAPITALISME

Nos luttes expriment le changement nécessaire de nos rapports au monde vivant.
Le capitalisme en positionnant l’espèce humaine hors de ce que nous nommons « nature », s’octroie le droit d’en user comme d’un stock à sa disposition dont nous sommes dépossédé.e.s, dans le seul but de transformer 100 € en 110 €, c’est à dire à partir d’une certaine quantité d’argent d’en produire toujours davantage et sans limite.
Or nous vivons dans un monde fini avec des ressources limitées, ce qui nous impose une prise de conscience de la nécessité de combattre le capitalisme puisque les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne pourront jamais être résolus sous le capitalisme, qu’il soit « sage », modéré, vert, durable et/ou circulaire.
C’est pourquoi nous inscrivons l’ensemble de nos luttes locales et de partout ailleurs dans la lutte anticapitaliste.
Les gravières sont une atteinte grave aux nappes phréatiques que l’extractivisme capitaliste met à nu et que le remblaiement par des déchets industriels toxiques pollue, détruisant l’ensemble du vivant dans leur environnement.
À Montbel, derrière l’image de l’éco-tourisme se poursuit l’industrie touristique dévastatrice comme partout dans le monde.
À Mondely, il y a quelques dizaines d’années, un nombre restreint d’agriculteurs productivistes font réaliser un barrage pour irriguer leurs terres. Aujourd’hui, l’entretien de la digue nécessite de gros travaux. Afin de les financer, il est fait appel à ERDF qui propose d’exploiter la surface du lac en le recouvrant de panneaux photovoltaïques flottant. Ainsi l’énergie verte capitaliste vient au secours de l’agro-industrie.
La construction de l’autoroute A69 génère les dégâts écologiques que l’on connaît. D’un point de vue capitaliste, c’est l’Etat qui ouvre des marchés au bénéfice des marchands de béton et décide d’en confier la gestion à des entreprises privées. Ne tombons pas dans le panneau du gain de 10 mn sur notre temps de mobilité, ni dans le chantage à l’emploi inhérent à l’installation d’entreprises capitalistes dont peuvent rêver les communes limitrophes se trouvant désenclavées !
Un mot sur le béton. Le béton armé incarne la logique capitaliste. Il annule toutes les différences et est à peu près toujours le même. Produit de manière industrielle et en quantité astronomique, avec des conséquences écologiques et sanitaires désastreuses, il a étendu son emprise au monde entier en assassinant les architectures traditionnelles et en homogénéisant par sa présence tous les lieux.
Monotonie du matériau, monotonie des constructions que l’on bâtit en série selon quelques modèles de base, à la durée de vie fortement limitée, conformément au règne de l’obsolescence programmée.
En transformant définitivement le bâtiment en marchandise, ce matériau contribue à créer un monde où nous ne nous retrouvons plus nous-mêmes.
Rappelons que durant les « 30 glorieuses », la généralisation du béton a été soutenue par de nombreux zélateurs de toutes tendances confondues, malgré les réserves émises par ses détracteurs en dénonçant les catastrophes qu’il engendre sur bien des plans et révélant le rôle qu’il a joué dans la perte des savoir-faire.
Si nous sommes ici aujourd’hui et serons dans d’autres luttes avec toutes et tous, qu’elles soient anti-patriarcales, écologiques, de soutien aux migrants et antifascistes, c’est que pour nous, toutes nos luttes sont inhérentes au capitalisme d’une manière ou d’une autre. C’est que pour nous, combattre l’Etat est incontournable puisque son rôle premier est de garantir le fonctionnement de l’économie capitaliste, quelqu’en soient les conséquences, par la violence physique et institutionnelle, la brutalité et la fascisation.

 

Faune Sauvage