Un journal régional et libre! Facile à trouver pas loin de chez vous. Ci-joint l’édito du numéro 2.
Bonne découverte et/ou bonne lecture!
Edito l’Empaillé – été 2021:
A toute berzingue
Il y a ceux et celles qui prennent le temps. Une chose après l’autre, tranquillement, sans oublier le temps de la sieste, de prendre soin, de rien faire, de se poser ici ou là. Et d’autres qui remplissent le moindre interstice, qui enchaînent les activités, qui courent pour transpirer, comme si la vie s’échappait et qu’il fallait la retenir à tout prix.
Beaucoup naviguent entre les deux tempos, selon les tempéraments, les saisons, l’humeur. Chacun-e fait bien comme il ou elle veut. On ne se permettra pas de leçons de sagesse, on laisse ça à quelques philosophes de pacotille. Il s’agirait au contraire d’en finir avec la figure de celui ou celle qui gère sa vie, sans la moindre pointe de stress, dans un environnement aussi délétère.
Les dominations, les discriminations et les inégalités nous traversent, d’une façon ou d’une autre. Les normes, les traditions, les tabous nous formatent. Nos luttes, nos batailles, nos combats nous bousculent, nous ouvrent, nous déconstruisent. Nous sommes faits de nos contradictions, nos compromissions, nos angoisses, nos névroses. La mort toujours en ligne de mire. Alors quel meilleur mot d’ordre que d’y aller à fond ?
Il ne s’agit pas de saturer ses journées jusqu’au burn out, professionnel, militant ou quel qu’il soit. Mais plutôt de se jeter dans l’existence quand l’opportunité est là, quand les circonstances l’exigent, quand on se sent portés, grisés, seuls ou en collectif. Quand il faut refuser aussi, s’opposer, réfléchir. Toujours à fond, sans barrière, oser le pas de côté, le pas en avant ou en arrière. Et s’ancrer dans cette folle de vie, en restant entiers, dignes et solidaires.
C’est un peu ce que l’on tente de faire ici, on se crevant à la tâche pour sortir ce canard qui nous fait vibrer par ce qu’il raconte. Ce café associatif du coin qui tente le tout pour le tout quand l’expulsion semble pliée. Ces mecs qui se stérilisent ou enfilent un slip remonte-couille, défiant les normes de la domination masculine en vigueur. Toutes celles et ceux qui, dans la région, tentent d’empêcher une autoroute, une réforme de l’assurance chômage, une installation nucléaire, une fermeture d’usine ou un éco-village pour riches. D’autres qui s’attachent à faire vivre une culture populaire, dans une bd ou un concert à prix libre. Et tous les autres. Alors, on vous espère toujours mordants, en forme, prêts à tout, à fond !
Vous pouvez trouver le numero à la Buerie les jeudis lors de la permanence bibliothèque.